Les Radicaux De Gauche (LRDG) saluent la réussite du port de pêche de Lorient d’avoir gagné l’appel d’offres international pour la mise en place et la gestion pendant 28 ans du port de pêche de DUQM dans le sultanat d’Oman.


Un savoir-faire et une compétence internationale : promesses de développement économique et social à Lorient.

Grâce au savoir-faire et aux compétences des entreprises et de leurs 3 000 salariés, Lorient, le 1er port de pêche en valeur en France, a remporté l’appel d’offres pour créer et gérer un nouveau port de Pêche dans le sultanat d’Oman.

La participation active de Lorientais dans la gestion du port d’Oman pendant 28 ans est aussi une opportunité pour les entreprises locales lorientaises qui pourront vendre sur place des produits et services, sources d’emploi pour notre territoire.

La construction navale lorientaise pourrait bénéficier de commandes pour un renouvellement de la flotte omanaise.

Dans le projet est inclus également le développement d’un port de plaisance, domaine dans lequel la Sellor à Lorient, excelle.

Un port d’escale ou relais pour la course au large pourrait bénéficier de prestations d’acteurs Lorientais nombreux dans ce secteur.

Un savoir-faire et une compétence internationale méprisée.

Les Radicaux De Gauche regrettent la dégradation de l’image de Lorient menée depuis plusieurs semaines par quelques élus écologistes, prônant une écologie libérale à partir d’une désinformation parcellaire et orientée.

Réduisant la signature de ce contrat de coopération à la caricature d’une importation de poisson « déversé » à Lorient par avion, ils tronquent les faits ; Privilégiant le buzz au mépris de l’intérêt des 3 000 Lorientais qui vivent des activités de la pêche et du travail du poisson.

On ne peut que regretter que des élus locaux ne reconnaissent à aucun moment ce succès Lorientais. On aurait pu espérer qu’ils se félicitent de la qualité du savoir-faire et de l’esprit de conquête d’entrepreneurs locaux qui ont, pendant plusieurs années, bataillé pour valoriser les compétences lorientaises contre des concurrents du monde entier.

En finale c’est contre l’État chinois qu’ils ont remporté le contrat.

Il est paradoxal que certains élus écologistes en viennent même à contester l’idée que l’État d’Oman vienne à vouloir développer un grand port de pêche. Alors que c’est un axe de développement majeur d’Oman pour sortir de sa dépendance au pétrole, sa ressource économique prépondérante aujourd’hui.

Une vision libérale de l’écologie.

Il faut rappeler que près de 80 % du poisson consommé en France est importé.

Face à cette réalité il y a deux réponses possibles :

La réponse libérale qui est de délocaliser les activités économiques à l’étranger, ce qui a amené à des pertes d’emploi considérables dans notre pays.

Ainsi ces élus considèrent que c’est sur les lieux de pêche à l’étranger que le poisson doit être traité. Il sera ensuite importé, peut-être même en avion-cargo, vers la France pour se retrouver dans les bacs et les étals des hypermarchés et des magasins spécialisés.

Cette vision libérale de l’économie est portée par un courant constant du parti EELV. Celui-ci est depuis de nombreuses années le fournisseur officiel d’élus écologistes des Libéraux macronistes : Daniel Cohn-Bendit, ancien candidat EELV aux Européennes, François de Rugy, Barbara Pompili, Nicolas Hulot, Pascal Canfin, Pascal Durand… tous anciens élus, fondateurs et responsables EELV et désormais élus, ex-ministres ou très proches d’Emmanuel Macron.

Les Radicaux De gauche prônent une écologie sociale

La réponse écologique sociale que Les Radicaux De Gauche défendent est d’intégrer dans les politiques écologiques la préservation de l’emploi local notamment chez les mareyeurs locaux et les entreprises de transformation implantées sur notre territoire.

On constate une demande croissante de consommation de poisson par les Français, qui pour être satisfaite, se traduit par une importation de poisson du monde entier.

La présence de Lorientais dans les organes de gestion du nouveau port d’Oman est un atout pour veiller à la préservation des ressources halieutiques locales avec de bonnes pratiques de pêche non destructrices et respectueuses des conditions sociales des pêcheurs.

De plus Importer du poisson à Lorient permettra de conserver sur le pays de Lorient de l’emploi et voire l’accroître.

Lorient est un petit port de pêche côtier puisque seulement 4 000 tonnes sont

débarquées par les artisans locaux.

2 000 tonnes sont débarquées par des bateaux espagnols.

8 000 tonnes sont pêchées par les bateaux de la Scapêche (groupe Intermarché) et débarquées en Ecosse (nous y reviendrons).

80 000 tonnes de poissons et crustacés sont importées du monde entier et traitées par les entreprises spécialisées locales (cité Marine, Scamor…).

Ce sont ces entreprises qui emploient la très grande majorité des 3 000 salariés dépendant directement du secteur pêche sur notre territoire.

La surpêche et le dérèglement climatique modifiant les ressources disponibles, le volume pêché localement décline régulièrement.

Si on veut stabiliser les emplois locaux il faut donc garantir le tonnage de matières premières traités. Il faut donc continuer à importer du poisson, non pas pour concurrencer la pêche locale mais pour répondre aux besoins des consommateurs qui consomment de plus en plus de poisson.

Il n’y a pas de merlu ou de langoustines dans l’océan indien, aussi le poisson qui pourrait venir d’Oman, que ce soit par exemple du mérou, des dorades, pêchées sans chalut, sont des espèces complémentaires et non concurrentes de celles pêches dans nos eaux territoriales par la pêche artisanale locale.

Il est méritoire de s’intéresser au devenir des habitants d’iles au large du Bangladesh. Mais le rôle des élus locaux, nous semble-t-il, est en priorité de défendre l’emploi local qui permet aux familles résidant sur notre territoire de pouvoir continuer à vivre de leur travail.

Et par ricochet de vivifier le tissu commercial et économique local par les achats de leurs familles sur place.

La caricature du poisson volant

Quant à l’affirmation que 20 000 tonnes arriveraient par avion, Il est étonnant que cette affirmation soit martelée par un élu écologiste qui est également administrateur de la SEM Kéroman, en charge de la gestion du port de pêche Lorientais.

En effet, il sait que cette information n’est pas l’objectif essentiel du projet à Oman.

On peut comprendre que des milieux proches de la Chambre de Commerce de Lorient souhaiteraient revitaliser l’aéroport de Lorient avec des vols d’avion-cargo atterrissant à Lorient en provenance d’Oman.

Mais ce moyen d’approvisionnement n’est pas le seul.

La congélation à -60°, de plus en plus développée, permet le transport par cargo, pendant plusieurs semaines, de poisson qui une fois arrivé à Lorient par exemple, a toutes les qualités d’un poisson fraichement pêché.

Les cargos à voile, un objectif trop tardif ?

Pourquoi ne pas se battre pour que des cargos à voile, viennent d’Oman jusqu’au port de commerce de Lorient. Nous y reviendrons plus loin.

Des actions écologiques à mener dans le secteur de la pêche.

Plutôt que de mouliner des déclarations lyriques sur l’avenir de la planète et des déclarations enflammées sur leur désir d’agir pour l’avenir radieux de l’humanité on est en droit attendre des élus locaux de droite ou de gauche, de prendre en charge des actions concrètes pour une écologie active en faveur de la population locale.

La liste d’Énergies Citoyennes Lorient (ECL) menée par Jean-Philippe Olivieri aux dernières élections municipales de 2020 avait fait des propositions concrètes pour améliorer le bilan écologique du port de pêche.

  • Décarbonation de la pêche lorientaise en mer d’Ecosse.

La Scapêche, la flotte de pêche de la société Intermarché, basée à Lorient apporte environ 8 000 tonnes à Lorient. Pour gagner du temps et réduire la consommation de gazole, ses bateaux qui pêchent en mer d’Écosse, débarquent directement le poisson sur une base avancée en Écosse. Les camions transportent toutes les nuits, les cargaisons pêchées jusqu’au port de Lorient.

Intermarché, à qui appartient la Scapêche a déjà mis en place, depuis plusieurs années, sur ses diverses plates-formes d’approvisionnement de ses hypermarchés des transferts de marchandises par camion au gaz GNV et BioGNV.

Il serait donc logique de demander à la Scapêche que le transport de poisson depuis l’Écosse jusqu’à Lorient le soit par des camions roulant au BioGaz. Ainsi, la filière poisson de la Scapêche et donc une grande partie du poisson traité par la SEM Keroman à Lorient serait decarbonée.

Que de temps perdu alors qu’ECL (Énergies Citoyennes Lorient) l’avait proposé il y a 4 ans.

  • Réduction de la consommation de gazole au port de Keroman.

Les camions de livraison qui alimentent le port de Keroman continuent, à l’arrêt, à faire tourner leur moteur en permanence pour alimenter leur bloc frigorifique.

ECL (Énergies Citoyennes Lorient) avait proposé dès 2020 d’installer des prises électriques sur les quais d’approvisionnement et de transbordement pour que ces camions cessent de consommer du gazole et de dégager des gaz toxiques.

Cette alimentation électrique pourrait être aussi implantée dans les entreprises de mareyage et de transformation du poisson de la région, qui traitent environ 80 000 tonnes de poissons par an.

  • Accompagner l’innovation par une mise en pratique concrète

En 2020, une entreprise de Larmor plage, a mis au point des filets de pêche biodégradables avec l’aide d’Audelor, l’agence locale de développement.

Croyez-vous que cette initiative se soit poursuivie à Lorient ?

Cette entreprise a dû réaliser des essais techniques à Boulogne-sur-Mer, le port concurrent de Lorient !

Quel gâchis révélateur d’une absence de vision à long terme des élus et de volonté d’impliquer les acteurs locaux !

  • Des cargos à voile

Nous devrions être la ville française moteur de cette nouvelle technologie écologique.

Nous avons à Lorient toutes les compétences notamment dans le domaine de la construction navale, de la voile de compétition et des technologies de pointe en matériaux composites notamment.

D’autres villes en Bretagne et en France ont depuis plusieurs années pris des initiatives dans ce sens.

Il est regrettable que les élus locaux ne se soient pas emparés de tels projets pour faire de Lorient une ville précurseur de solutions écologiques.

L’élu local : moulin à paroles ou moteur d’actions ?

Pour les Radicaux De gauche, le rôle d’un élu local n’est pas seulement de se placer sur la photo lors des événements locaux mais de travailler avec patience et obstination pour porter des projets à moyen et long terme en réunissant les forces vives du territoire.

A Lorient on gère à la petite semaine, on n’anticipe pas et on n’a pas de vision d’avenir, et cela depuis de nombreuses années.

On peut regretter que contre les accusations de certains élus écologistes visant à déstabiliser le contrat signé avec Oman on n’entende pas le maire de Lorient prendre fermement position. Un élu ne doit pas attendre la fin de la bataille pour savoir quelle position prendre !

 Les Radicaux De Gauche regrettent qu’une fois de plus la politique, qui est une activité noble au service des citoyens, soit manipulée à partir d’arguments fallacieux pour des postures destinées à alimenter des joutes de politique politiciennes et de positionnement personnel local.

Les Radicaux De gauche considèrent que leur objectif prioritaire est d’améliorer les conditions de vie des classes populaires et moyennes en luttant contre toutes les inégalités.

Les Français.es n’écoutent plus les politiques qui parlent, parlent, parlent…

Il nous faut agir par des mesures concrètes, innovantes et réalistes en respect de nos valeurs humanistes avec tous ceux qui veulent, en particulier sur notre territoire, s’impliquer pour améliorer notre cadre de vie au travers d’une transition écologique responsable, lucide et volontaire.

Lorient le 7 janvier 2024